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hualihza
17 juin 2008

Jour 14: Juchitan – San Pedro Tapatanepec (113 km)

Niveau paysage, la journee est assez monotone. Je roule quasiment toute la journee sur une autoroute plane. Mais je decouvre la parade a cette monotonie, la musique.

[Petit intermede musical donc]

La route plane, les jambes tournent sans strategie ni changements de vitesses importants. L’esprit prend ses quartiers. La selection musicale en chef d’orchestre des emotions:

-          Bruce Springsteen, folk americaine.

La musique pour faire de la route par excellence avec une certaine idée de la liberte version Easy Rider.

-          Electro-House. L’anachronisme total.

Le fond musical parisianiste au milieu de ce paysage mexicain.

-          Ali Farka Toure (musique africaine)

La chair de poule, c’est LA musique de voyage et l’invitation peut vous emmener tres loin

Je peux marquer le tempo sur mon guidon ou chanter sur le velo, je suis dans ma bulle.

[Fin de l’intermede]

Lors de cette journee aussi, je serais depasse continuellement par des vehicules en tractant un autre parfois deux. Sur le pare brise arriere est marque systematiquement: “IN TOW” (en transit). En fait, il s’agit de convois qui vont des USA au Guatemala. Ils recuperent des vehicules accidentes et vont les reparer au Guatemala et ainsi alimente le marche de l’occasion la-bas. Et c’est toute l’annee comme ca, , un defile jour et nuit sur la panamericaine.

J’arrive a San Pedro Tapanatepec vers 16h. Comme a mon habitude, je cherche le centre et tombe sur un glaciar. J’ai oublie son prenom mais ca va etre une belle rencontre.

Son premier geste est de m’offrir une glace apres s’etre enquis demon projet. On fait les presentations et me dit etre tres interesse pour me presenter son village. Ideal.

Apres une petite heure je prend conge et part a la recherche de mon lit de ce soir. Je lui fait la promesse de repasser.

Quand je reviens, il est tres occupe au telephone et j’en profite pour manger pas loin. Quand il termine, il se confond en mille excuses mais il devait parler avec un ami, c’etait important.

Je rencontrerai plus tard cet ami et on me contera l’histoire. Quelques jours avant, il a eu une relation avec une jeune fille de 15 ans. Consentants tous les deux, avec l’idee que les filles sont femmes plus tot ici, je n’y trouve rien de tres choquant. Pourtant la famille a un honneur et ils reclament le mariage ou 20000 pesos (une fortune). Je n’aurais pas le mot de la fin.

Dans la soiree, mon nouvel ami me fait faire le tour du village en m’expliquant en detail comment il s’organise. Sa demarche est sincere,il veut faire connaitre son pueblo, recevoir correctement l’etranger tres rare ici.

Je lui demande s’il n’a jamais ete tente par la politique. Je ne suis pas le premier a le lui demander mais il n’est pas interesse. Pour autant,il a des convictions et se dit proche du mouvement zapatiste. Mais pas celui du sous commandant Marcos, celui des organisations paysannes se reclamant de Zapata et de sa maxime: "La tierra pertence a los que las trabajan con sus manos" (La terre appartient a ceux qui la travaillent de leurs mains). Ce mouvemant va jusqu'a requisitionner des terres en jachere pour les donner a des familles pauvres.

La discussion va continuer jusque tard dans la nuit et je le remercierai mille fois de son accueil.

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