Somotillo - Leon (113 km)

Je suis sur le velo tot dans la matinee, l'etape est longue aujourd'hui mais le moral est bon. Ce soir j'atteins Leon, une ville ou je vais poser mes sacoches pour un temps.

Les 15 premiers kilometres, je prends peur, la route est un chemin cabosse. Et puis finalement le bitume, ouf!

Juste apres etre sorti de ce troncon, je vais avoir une belle surprise.
Je viens de repartir d'un pont ou j'ai fait une photo et un bus me depasse. Une tete en sors et j'entends :"Eh Julien! On se voit a Leon!"
Incroyable, un basque avec qui j'avais sympathise au Guatemala m'a reconnu, la sur la route, deux semaines apres, au Nicaragua.

Je continue maintenent sur une route plane quand un nicaraguayen se porte a ma hauteur, lui aussi a velo. Apres les presentations, je lui fais ma desormais traditionnelle blague: "On va ensemble en Argentine, hombre?".
Il rit mais me dit qu'il va pratiquement a Leon et qu'on peut faire la route ensemble. Je lui repond que pas de probleme. Enfin si, il y en a un de probleme, il avance bien le bougre.
Il doit avoir la quarantaine, pas franchement un look de sportif mais il a bon rythme, un peu superieur au mien. Je lui dis et la il m'annonce un temps pour faire son trajet, ca me parait un peu rapide. Il a l'air sur de son affaire, je ne cherche pas a le contredire et j'appuie un peu plus fort sur les pedales pour ne pas perdre la face.

On fait comme ca une quarantainede kilometres et la route commence legerement a monter. Il est un plus corpulent que moi et decroche a chaque denivele. Je l'attend une premiere fois a l'ombre d'un arbre. Et puis ca monte plus franchement, il est lache.
Je garde mon rythme et me dis que je l'attendrai plus tard. Ce que je vais faire mais je ne vais jamais le revoir. J'attend plus de 20 minutes, toujours rien. Il a du explose. Il etait sympathique mais un peu presomptueux je pense.

Je repars seul. Les derniers kilometres de la journee sont eprouvants mais bientot, je fais mon entree dans Leon.

Comments

[Béné]

Felicitation!! Toujours là avec ton vélo,j'avais peur que celui-ci ne vienne à bout de ta personne! Mais c'était sans compter sur ton mental de vainqueur!
A part ça tu me manques, il faut bien l'avouer,sinon RAS
Bonne route,
Biz Béné

[Guillou]

Vraiment intéressant de voir des différences aussi flagrantes en passant une simple frontière sur le contact aux gens, leur niveau d'éducation, de culture, d'ouverture aux autres. Il est vrai qu'en Europe les changements sont peut être moins abrupts, tout est plus glissant même si le fossé entre pays de "l'ouest" et de "l'est" reste important.

Je note aussi que tu te durcis en tant que cycliste, tu ne parles des difficultés qu'assez rapidement alors qu'en début de trip, elles semblaient représenter pour toi beaucoup plus !

Bises.