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hualihza
2 juillet 2008

San Cristobal de Las Casas, Chiapas - 10 jours off

San Cristobal de Las Casas est la ville etape par excellence.
Perchee a 2200m d'altitude, elle a garde le charme de l'anciennete. Pas  d'architecture criarde et moderne mais des rues colorees de maisons anciennes ne possedant pas plus d'un etage.

La ville est tres cosmopolite, de nombreux etrangers s'y sont installes et le melange avec les populations locales et indigenes des villages environnants est plutot reussi.
San Cristobal de Las Casas n'est pas la capitale de l'etat du Chiapas mais elle est a coup sur celle des minorites indigenes du Chiapas.

A ce propos, il existe de nombreuses organisations qui permettent, en echange de participation, une immersion dans les communautes, zapatistes notamment.
Le sujet est tres vaste et est difficile a resumer. Je m'etais dit avant d'arriver a San Cristobal que je m'interesserai davantage au sujet si l'occasion se presentait, si je rencontrais la personne indiquee...
Je vais rencontrer cette personne. Elle s'appelle Ana et me dit de me presenter si ca m'interesse le lendemain au centre des Droits de l'Homme Fray Bartolome de Las Casas.
Rendez vous est pris et j'assiste le lendemain a 11h, a  la reunion hebdomadaire des "observateurs de la paix". De quoi s'agit il? En fait le programme envoie des volontaires etrangers en observation dans les communautes ou il est susceptible de subvenir des exactions. (souvent entre villages zapatistes "auto-gere" et politiciens locaux, au centre bien sur le controle de la terre).
L'observateur de la paix est en premiere ligne, pendant deux semaines, a l'entree d'un village. Le fait de voir un etranger met en doute les fauteurs de troubles et si jamais des heurts eclatent, il est la en qualite de temin et rapporte ce qu'il a vu.
Pour ma part, je vais assister a un veritable cours d'histoire sur le Chiapas et ses luttes intestines depuis des dizaines d'annees. Passionant mais difficilement retranscriptible (...).
Je suis le seul auditeur libre et autour de moi, essentiellement des jeunes de toutes nationalites, volontaires et deja engages dans differentes organisations. Ils ont tous une lettre de recommandation d'une organisation agreee...que je n'ai pas. Je ne reviendrai donc pas l'apres-midi pour connaitre mon affectation pour un depart le lendemain.

Pour moi San Cristobal sera l'occasion de me reposer, de revoir des amis, de gouter a la vie nocturne et de mieux connaitre le Chiapas.
Je vais en profiter pour realiser une boucle au Chiapas, une excursion en solo et...sans le velo.

Apres m'etre renseigne sur les meilleurs endroits a visiter, je choisis de mettre le cap sur "Las Nubes", des cascades d'eau et ensuite Yaxchilan.
"Las Nubes" est en effet un endroit impressionant mais ce n'est pas la meilleure saison. L'eau charriant beaucoup d'alluvions, n'a pas la clarte ideale a la baignade.
Par contre, en me rendant sur place, je vais me rendre compte d'une realite du Chiapas aujourd'hui en terme de religion. Les villages ici sont prefixe par "Nuevo": "Nuevo Jerusalen", Nuevo San Juan Chamula", etc.

San Juan Chamula pour ne parler que de lui, est un village des environs de San Cristobal. La-bas, un proprietaire terrien, le "cacique" possede une grande partie de l'ensemble du vilage. Il est chretien et de tres nombreuses familles travaillent dans le commerce affairant avec la religion catholique. Il voit ainsi d'un tres mauvais oeil l'installation des familles "evangelicas".
Les baux leur sont difficiles a obtenir et les pressions nombreuses. Les familles evangelistes doivent plier bagages et...creent des villes nouvelles. Actuellement le mouvement est grandissant et une explication m'a ete donnee (non confirmee) que ce phenomene est tres larement impulse par les Etats-Unis.
Proselitisme quand tu nous tiens!

Pour en revenir a "Las Nubes", ne trouvant pas l'endroit a mon gout, je decide de reprendre la route et de me diriger vers Yaxchilan. La nuit tombe trop vite et les services de transport s'arretent. Je n'irai pas plus loin que Benemerito de las Americas.

Tout de suite, je realise que cette ville a une atmosphere de fou. Je vais me le faire confirmer plus tard. Quand j'arrive, ce ne sont pas deux ou trois "centros nocturnos" mais une avenue complete, poussiereuse, poisseuse.
Apres 20h le soir, on rencontre essentiellement des gens qui ont trop bu, titubant ou dormant a meme le sol dans des positions incroyables. On est tout proche de la frontiere guatemalteque, la ville est le centre de tous les trafics, il ya beaucoup de narcotrafiquants...et beaucoup de morts.
Le FarWest comme si vous y etiez!

Le lendemain, je suis a Yaxchilan.
On arrive par la terre un peu avant, mais Yaxchilan est un site de ruines precolombiennes auquel on accede en pirogue. On navigue sur le rio Usumacinta, a gauche le Mexique, a droite, le Guatemala.

Je suis le seul touriste en solo. Tous les autres viennent en groupes, en excursion "bus, visite, retour en bus a l'hotel". Ils ne restent pas sur place. Je suis seul, le trajet coute chere en essence, l'equation est difficile pour que je visite les ruines dans la journee a un moindre prix.

Finalement, je rencontre des pecheurs et en echange d'une cooperation pour l'essence, ils acceptent de me deposer aux ruines. Ils vont pecher et reviendront me chercher deux heures plus tard. Parfait.
En plus, ils me sont tout de suite tres sympathiques, Ils m'enseignent l'art de la peche avec un filet leste et cherchent du regard les berges pour me montrer chaque fois que possible le crocodile somnolant.

Yaxchilan etant difficile d'acces, le site accueille peu de touristes. Il est pourtant magnifique. Le deuxieme avantage a ne pas arriver en groupe, est que je vais visiter les ruines tout seul.
Je suis comme le premier explorateur, tout simplement formidable.
Le site possede de nombreuses gravures tres bien conservees et une acropole de toute beaute.

En repartant, je retrouve mes pecheurs en joie, la peche a ete tres bonne...J'en profite. Je sais que cote Mexique, la municipalite a interdit la vente d'alcool, mais de l'autre cote, c'est le Guatemala...Je les invite a une biere et on va tomber des litres. En clandestin pour boire un verre, l'idee me plait beaucoup.

Retour a l'auberge ou je suis, les pecheurs m'offrent un poisson, une "mojarra". Je demande au restaurant de me l'accomoder. Le serveur me dit ok pour 20 pesos mais surtout il hallucine. Il n'y a pas de mojarra en ce moment. Il me demande combien je l'ai achete. Je lui conte alors l'histoire, qui lui plait beaucoup. Pour la petite histoire, le plat que je vais manger est le plus cher de la carte et vaut 100 pesos...mais en ce moment ils n'ont pas de poissons.

Le lendemain, je suis de retour a San Cristobal.

Sur le chemin, pendant ces trois jours, le "combi" (minibus) va s'arreter de nombreuses fois a des postes militaires et je vais etre fouille deux fois.
A un endroit aussi, le combi va s'arreter, un homme seul leve la main. Il converse rapidement avec le chauffeur et six autres personnes  surgissent  ensuite de la nature...des clandestins. La personne qui a arrete le combi est le "coyote", le passeur. Les clandestins sont apeures et fourbus.

Dans ma tete, j'imagine le calvaire de la traversee, la boule au ventre et relativise enormement sur beacoup de choses.

San Cristobal de Las Casas:

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Las Nubes:

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Yaxchilan:

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